Produit cosmétique : qu’est-ce qui est considéré comme tel ?

15 août 2025

Une crème solaire qui partage la scène réglementaire avec un mascara ou un parfum : voilà de quoi bousculer nos certitudes. Pendant ce temps, un savon antiseptique vendu en pharmacie passe dans une autre case, alors qu’il ressemble tant à une simple lotion du quotidien.

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L’Union européenne trace ses lignes avec précision, parfois à rebrousse-poil du bon sens. Ici, tout dépend de la fonction principale du produit et de sa composition : c’est cette frontière, parfois ténue, qui décide de la liste des ingrédients autorisés, des mentions à faire figurer sur l’emballage et du niveau de contrôle exigé par les autorités sanitaires. Un cadre qui façonne chaque flacon, chaque tube, du laboratoire à l’étagère.

À partir de quand un produit est-il considéré comme cosmétique ?

La référence en la matière, c’est le règlement cosmétique européen (n°1223/2009). Ce texte énonce noir sur blanc ce qui fait d’un produit un cosmétique. Pour entrer dans cette catégorie, le produit doit être conçu pour être appliqué sur les surfaces du corps humain : peau, cheveux, ongles, lèvres, organes génitaux externes, ou encore muqueuses buccales. Mais cela ne suffit pas : sa fonction doit se limiter à nettoyer, parfumer, modifier l’apparence, protéger, maintenir en bon état ou masquer les odeurs corporelles.

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C’est là que la frontière se dessine : un produit dont l’action principale agit sur les fonctions biologiques du corps quitte la sphère du cosmétique pour rejoindre celle du médicament ou du dispositif médical. Un sérum qui hydrate la peau et la rend plus souple ? Cosmétique. Une crème qui traite une maladie de peau ? Médicament, sans appel.

Le classement d’un produit repose sur sa finalité et la manière dont il est utilisé. Dès lors qu’une allégation laisse entendre un effet thérapeutique ou une modification profonde, le produit sort du champ des cosmétiques. Pour éviter toute ambiguïté et garantir la sécurité du public, les fabricants doivent respecter cette ligne de partage.

Voici les grandes fonctions reconnues par la réglementation :

  • Nettoyer : gels douche, démaquillants, savons dépourvus de vocation médicale
  • Parfumer : eaux de toilette, parfums
  • Modifier l’aspect : fonds de teint, rouges à lèvres, vernis à ongles
  • Protéger : crèmes solaires, baumes à lèvres
  • Maintenir en bon état : crèmes hydratantes, soins pour cheveux
  • Corriger les odeurs corporelles : déodorants

À chaque étape, du choix de la formule jusqu’au moindre mot sur l’étiquette, le règlement cosmétique encadre la marche à suivre. Un filet de sécurité pour l’utilisateur, et une garantie de conformité pour l’industrie.

Panorama des grandes familles de cosmétiques et leurs usages au quotidien

Le secteur des cosmétiques s’organise autour de familles bien identifiées, chacune avec ses missions et ses adeptes. Les soins pour la peau constituent le socle : crèmes, laits, sérums, masques, mais aussi produits ciblés pour les mains ou le contour des yeux. Leur objectif ? Préserver la qualité de la peau, maintenir son éclat et sa souplesse jour après jour.

Les produits d’hygiène s’imposent dans la routine quotidienne. Gels douche, savons, dentifrices, déodorants : ils répondent à des attentes précises, de la propreté à la neutralisation des odeurs, tout en ménageant la barrière protectrice de la peau. Les soins capillaires, shampooings, après-shampooings, masques, sérums, s’adressent à l’univers des cheveux, du cuir chevelu jusqu’aux pointes.

Autre univers : le maquillage. Ici, le but est de sublimer, d’affirmer une personnalité ou de jouer avec les couleurs. Fonds de teint, fards, mascaras, rouges à lèvres, vernis à ongles : chaque produit traduit des envies, des styles, voire des audaces.

Les produits solaires occupent une place à part. Lotions, sprays, sticks protègent la peau contre les UV tout en préservant son aspect. D’autres catégories, plus pointues, visent les ongles, les lèvres, les organes génitaux externes ou les muqueuses buccales, et montrent jusqu’où s’étend la diversité des usages cosmétiques.

Chaque famille de produits trouve sa place dans la routine ou le rituel de chacun, au gré des besoins du corps humain et des tendances du moment.

Cosmétiques bio : pourquoi suscitent-ils autant d’intérêt aujourd’hui ?

Le cosmétique bio a franchi le cap du simple effet de mode : il s’est imposé comme une référence pour de nombreux consommateurs. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : en France, près d’un foyer sur deux a déjà adopté un produit cosmétique bio ou naturel. Cette adhésion repose sur des critères précis. En tête : la composition. Les ingrédients naturels et l’exclusion des substances polémiques, comme certains conservateurs ou parfums synthétiques, font la différence.

Pour s’y retrouver, les labels et la certification servent de boussole. Ils assurent le respect de cahiers des charges rigoureux : matières premières issues de l’agriculture biologique, procédés de fabrication limitant la chimie, vérifications menées par des organismes indépendants. Cosmébio, Ecocert, Natrue, Cosmos : autant de repères pour les consommateurs attentifs à la transparence.

Le choix du produit cosmétique bio s’accompagne d’une dimension éthique : respect de l’environnement, réduction de l’empreinte écologique, refus des tests sur les animaux, emballages pensés pour être recyclés ou issus de filières responsables. Une clientèle avertie veille à la cohérence de la démarche, jusque dans les détails.

Voici les attentes principales qui motivent ce choix :

  • Ingrédients naturels : huiles végétales, hydrolats, extraits botaniques provenant de l’agriculture biologique
  • Transparence sur la liste des substances présentes
  • Certification indépendante, gage de sérieux et de contrôle

Cet engouement pour le naturel va de pair avec une exigence de sécurité et de clarté : la traçabilité et la transparence sont scrutées, loin des formulations opaques parfois reprochées à l’industrie conventionnelle.

cosmétique naturel

Décrypter la liste INCI : comprendre les ingrédients de vos produits

Lorsque l’on examine l’étiquette d’un produit cosmétique, la liste INCI attire immédiatement l’œil. Cette nomenclature internationale, imposée par le règlement cosmétique européen, dresse la liste complète des ingrédients contenus dans la formule. Leur ordre n’est pas laissé au hasard : les substances les plus présentes sont citées en premier, celles en faible quantité ferment la marche. Les extraits végétaux s’expriment en latin, les composés chimiques en anglais ou via leur appellation scientifique.

Savoir lire une liste INCI, c’est accéder à la composition réelle du produit cosmétique. Prenons le sodium lauryl sulfate, agent moussant souvent pointé du doigt pour son potentiel irritant : sa position en début ou fin de liste change tout pour une peau sensible. Désormais, l’œil critique ne se contente plus des promesses marketing : il passe chaque substance à la loupe pour juger la sécurité et la pertinence du produit.

Pour adopter une lecture éclairée, voici les points-clés à garder en tête :

  • Transparence : la liste INCI a la primauté sur toute déclaration commerciale
  • Étiquetage réglementé : chaque substance, même à l’état de trace, doit être mentionnée
  • Analyse comparative : confronter les listes INCI permet de départager deux produits cosmétiques aux promesses similaires

L’INCI s’impose comme un véritable outil de discernement. Pour qui apprend à la décoder, la formule n’a plus rien à cacher : chaque ingrédient, sa quantité, sa position, tout devient lisible, une transparence qui transforme le consommateur en véritable expert, prêt à faire des choix éclairés.

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